Un beau jour de printemps à Paris en 1832. Projet conçu avec l’Architecte Philippe Rahm pour sa Carte Blanche du VIA.

Notre projet pour la Carte Blanche du Via est celui d’un retroussement de l’intérieur vers l’extérieur, le projet d’une nature que l’on reforme maintenant à l’intérieur de l’architecture et qui qualifiera sensuellement, chimiquement, spatialement l’espace intérieur, lui donnant ses qualités plastiques, olfactives et gustatives. Notre travail se déploie dans le cadre du développement durable appliqué au bâtiment selon des objectifs de réduction significative de la consommation d’énergie dans le bâtiment et une diminution par conséquent du dégagement des gaz à effet de serre. Les enjeux élémentaires de l’air et de la température génèrent dans notre projet de nouveaux paysages intérieurs, comme une seconde nature, géologique, végétale, atmosphérique, asymétrique, reformée, en réduction, au coeur de l’architecture et de ses systèmes techniques, allant dans le sens des objectifs du développement durable.

Notre proposition reconstitue chimiquement et météorologiquement la géologie et l’atmosphère parisienne d’avant l’apparition de la pollution massive du xixe siècle, comme une réalité naturelle à la fois filtrée et régénérée. C’est donc, dans une sorte de processus à la fois nostalgique et prospectif, une reconstitution en miniature de la géologie parisienne et de son atmosphère prémoderne, avec ses couches calcaires à son climat atlantique, avec ses vents soufflant principalement de l’ouest qui s’érodent sur les sols calcaires de Normandie, sur le tuffeau blanc des pays de la Loire tout en s’y imprégnant de leurs parfums calcaires et de l’odeur des chênes et des châtaignier typiques de cette pédologie calcaire. C’est aussi un mouvement de l’air, une direction du vent que nous reproduisons homothétiquement à l’échelle de la maison; un vecteur du sud-ouest vers le nord-est, comme une forme invisible de l’air de Paris. Notre architecture reconstitue ici, au coeur du bâtiment, dans les techniques du bâtiment liées au développement durable, des terroirs calcaires. Elle rend visible la réalité filtrée et recomposée de l’habitation contemporaine en en augmentant le spectre aux valeurs géologiques, végétales et atmosphériques.

  • Typologie: projet conceptuel
  • Client: VIA
  • Année: 2009
  • © Philippe Rahm