Expression de la douceur et de la sérénité d’un paradis promis, le Sourire de Reims continue de fasciner près de huit cents ans après sa création. Les circonstances historiques de sa mythification, au début du XXe siècle, n’enlèvent rien au charme étrange qu’exerce son visage. Lors de l’incendie de la Cathédrale, au début de la Première guerre mondiale, une poutre le décapite. La photographie de ce vandalisme fait le tour du monde.

« L’Ange du portail gauche de la façade occidentale » devient en 1915 « l’Ange au Sourire », symbole de la cathédrale martyre puis de l’ensemble de la ville de Reims. Son image, démultipliée à l’infini depuis un siècle par les artistes, les commerçants, les merchandiseurs et les communicants, nourrit par un effet d’entraînement la notoriété de l’œuvre auprès du grand public. Elle est peut-être aujourd’hui le chef d’oeuvre le plus populaire de la statuaire médiévale. « Connu par le seul fait d’être connu » caractérise le « people » moderne que le « Sourire de Reims » est devenu. Son histoire, qui fait sa réalité même, tend à s’effacer derrière la surexposition dont il est l’objet, à la fois symbole identitaire, mascotte et marque commerciale.

L’exposition « Avec le Sourire – La saga de l’Ange de Reims » explore l’origine d’un mythe, et se laisse séduire par ses débordement. La scénographie questionne au fond la « peopolisation » extrême d’une oeuvre d’art, à l’ère du tout-communication.

 

Avec le sourire. La saga de l’ange de Reims from QuentinVaulot on Vimeo.

  • Typologie: installation artistique et scénographie
  • Client: Centre des Monuments Nationaux - Palais du Tau à Reims
  • Année: 2012
  • © Vaulot et Dyèvre